AU SECOURS, IL Y A UN VIGNERON INCONNU DANS LA MAISON

En tenue de travail
En tenue de travail

Au cours du périple que je n’arrête pas

de vous décrire, j’ai été hébergé deux fois

de manière fort civile par un ami très cher.

Voilà qui cadre bien le sujet.

 

 

 

Le Prof. N. Clumeck est un homme fort occupé. Jadis, sautant d’un Concorde dans un Jumbo jet, prononçant un exposé scientifique par ci, une oraison funèbre par là, il avait parfaitement réalisé combien il est important de bien s’entourer.

Ainsi, il compte pas moins de DEUX bras droits : Stéphane De Wit, spécialiste des questions de Sida, et Yves Van Laethem, qui gère plus prosaïquement la « Travel Clinics » quand il ne répand pas la bonne parole aux quatre coins du globe, tant on l’apprécie partout comme orateur : d’Ouzbékistan en Mongolie,

des Emirats Arabes Unis en Egypte et même d’Uccle Stael à Uccle Calvoet

ou de Dour à Bouge.

 

Yves et moi sommes amis depuis 25 ans, ayant passé ensemble des très bons moments de nos existences et aussi des épisodes plus sombres. Parmi les points culminants, je garde en mémoire une virée dans le Douro au moment des vendanges les plus calamiteuses que cette région eût connues depuis longtemps (1993), une visite du Charlottenburg sous un soleil radieux, un « trip » vers le Bodensee (Lac de Constance) et la Bavière avec escapade d’un soir à « l’Aubergine », triple étoilé muniquois à présent disparu, et la fête d’anniversaire surprise organisée par sa « Loute » à lui, l’adorable Céline, l’autre « fille que tous les pères auraient rêvé d’avoir ». Nous avons ainsi chacun la nôtre.

 

Dans des circonstances similaires - je squattais encore son chez lui - avec Christine que sa fille n’avait pas encore eu l’occasion de rencontrer, celle-ci arriva à l’improviste, s’attendant à trouver porte close, son père devant être de garde à ce moment-là. Elle tomba nez à nez avec ma compagne, qu’elle prit derechef pour une conquête inédite de son père, ou pour une « escort » : de porte close à maison close, il n’y a évidemment qu’un pas à franchir. Elle fut vite détrompée : son père voyage beaucoup, mais jamais pour le compte du FMI, et Christine, si elle a effectivement beaucoup de contacts professionnels, elle le doit aux nombreux restaurateurs qu’elle sollicite, pas au carnet d’adresses du Carlton.

Tout devint lumineux dès que mon faciès floride apparut dans l’embrasure et ce fut d’un : « - Luc, c’est toi ! », qu’elle m’accueillit, avant de me claquer trois poutous,

à la mode de chez nous.

 

Je profite de l’occasion pour la féliciter : Yves sera grand-père à l’automne prochain. Comme il dit, elle a « tout fait dans l’ordre » : d’abord, elle a trouvé un compagnon ; ensuite, ils se sont retapés une maison et enfin, ils ont commencé à la remplir. Je ne fais pas totalement mienne cette vision de l’existence, mais conviens qu’on peut voir les choses ainsi.

 

L’autre soir - lui « causait » à Paris - j’ai récupéré les clés chez ses voisins et me suis installé. Il pleuvait dehors à grosses gouttes. J’en ai profité pour réfléchir à cette sentence de la vieille sagesse chinoise : « Sous la pluie, rien ne te sert de commencer à courir : il fait humide devant toi aussi ! ».

 

Mais le lendemain, j’avais dressé la table basse pour un petit « dîner causatoire » à nous deux. Comme nous avions beaucoup de choses à nous raconter, ce fut un plat froid simple et .... vous allez voir que ce billet présente tout de même un rapport étroit avec le vin. Mon ami est – évidemment – amateur et connaisseur en vin mais peu sensible aux « étiquettes ». C’est donc avec bonheur que j’ai prélevé, à son injonction, une Cuvée Frédéric Emile 1988 sur ses rayonnages. Le niveau avait baissé, le sommet du bouchon s’étant rétracté de manière scandaleuse. Néanmoins, une fois le premier évent passé, un soupçon de Petrolgeschmeck fit son apparition et ensuite Sa Majesté Riesling répondit : « Présent ».

 

 

Merci Yves pour une excellente soirée et

cette very enjoyable bouteille.

Quel dommage qu’elle n’eût pas été obturée d’une capsule à vis !

 

 

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