LA CUVÉE CIVALE, QUI N’EST BONNE QUE SI ON L’AVALE

Elle a de la gueule, non ?
Elle a de la gueule, non ?

 

Mon billet du jour fera dans le « gossip » sur la Civale. Non, pas la Civale en chair et en os, mais bien celle en verre et en arômes.

Cela fait une semaine, depuis hier, qu’elle est en bouteille et elle n’arrête pas de quitter notre chai.

Elle est jolie, notre bouteillette / je vais / je vais .... vous la présenter.

Non, elle n’est pas faite de « ficelle et de papier », n’en déplaise à Christophe, et ce n’est pas non plus une bouteille qui dit

 « Non, non-non-non, non » comme la marionnette de Polnareff.

 

 

 

 

La Cuvée Civale 2011, 100 % macabeu, est née sur les hauteurs d’Estagel, schiste brun et vieilles dentelles. On l’a vendangée bien mûre, sans plus (aux alentours de 13 degrés, tous sucres finis). Elle n’a pas fait sa malo –

je ne le souhaitais d’ailleurs pas.

On l’a laissée longtemps sur des lies très fines (moins d’un centimètre au fond de la cuve) et elle n’a pas pris de réduit, ni d’amertume. Je lui ai « mis » une petite colle de poisson et le tour était joué : limpide. Après, on l’a filtrée « stérile », sans que la pression n’augmente du tout en cours de mise, signe que rien ne venait colmater le filtre. Quant au sulfitage ... je préfère ne rien dire sinon mon oenologue, Laurent Duret, va faire sa première crise d’angor. Ce serait dommage, il rentre d’Asie du sud-est où il a passé ses vacances annuelles avec sa compagne et leur rejeton ... qui doit bien avoir 8-9 mois maintenant.

 

La robe est resplendissante, d’un jaune à mi-chemin entre l’or et le citron, disons jonquille clair. Le nez, explosif pour un macabeu, ne tombe pas dans l’excès aromatique de certains blancs du sud où l’on se demande toujours si muscats et viogniers n’ont pas envahis la planète. Parfois, je me prends à évoquer le bourboulenc ou le rolle. Pourtant, ce n’en est pas.

En bouche, désolé pour mon ami Cobbold, il faut bien reconnaître un côté salin (minéral ?) et une grande fraîcheur tartrique, presque comme du sylvaner.

Je ne vais pas vous révéler mon secret, je ne le connais pas moi-même : ceci est mon troisième blanc à Cruels (le premier était une espèce de Trockenbeerenauslese, en 2008) et ils ont tous ce côté vif et plaisant.

 

Cela étant, il a bien quelques défauts, ce Blanc de Coume Majou, avec sa belle bouteille élancée et son bouchon de verre :

. il n’accompagnera PAS les viandes blanches en sauce où les poissons gras – faut bien que le Meursault ou le pinot gris servent à quelque chose, non ? On l’a testé sur un saumon dressé d’une sauce à la crème et ce fut un fiasco.

. il n’ira pas sur la table de Geneviève Bascou - tiens une Lozérienne ! Nous venons de passer beaucoup de temps autour des Gorges du Tarn, de Mende en Margeride, du Causse de Sauveterre au Causse Méjean, de la vallée du Lot au Mont Aigoual et d’Aubrac en Gévaudan ....

. il n’est pas assez maigre pour faire un « vin blanc - cassis ».

 

Par contre : sole ostendaise, crevettes grises du littoral de la Mer du Nord, mollusques, langoustines, daurade en paillotte ... voilà sa destination. Et puis : superbe apéro, frais et qui vous laissera le front indemne !

 

Comme chez les Deschiens : « Qui qu’en veut, de mon gars ? ».

On n’en a pas trop, il faudra que vous vous dépéchiez.

 

 

Écrire commentaire

Commentaires: 0