LA CAVE DE CHRISTINE EST MORTE, VIVE LA CAVE DE CHRISTINE !

"Monsieur, pouvez-vous m'indiquer le chemin de l'Auberge du Bien-Manger, SVP ?"
"Monsieur, pouvez-vous m'indiquer le chemin de l'Auberge du Bien-Manger, SVP ?"

 

 

 

Le 4 mars dernier,

je publiais l’avis de décès de la boutique à l’enseigne

 « LA CAVE DE CHRISTINE ».

En fait, ce n’est qu’un des trois piliers de son fonctionnement qui se voit contraint à s’arrêter. L’activité en ligne demeure inchangée (nous y reviendrons) mais surtout, elle redouble d’efforts auprès de ma seule clientèle importante dans l’hexagone :

la restauration de qualité

– je n’ai pas dit "de luxe" même si les deux se chevauchent assez fréquemment.

 

 

 

 

Une anecdote désagréable, relatée par ailleurs (voir lien ICI, commentaire N° 5), m’incite à vous expliquer notre choix de positionnement.

 

En Belgique, petit pays où je jouissais d’une – relative – notoriété, fruit de ma collaboration à divers magazines spécialisés, dont In Vino Veritas, de ma charge d’enseignement au CERIA, et de quelques apparitions télévisées, il était logique de confier ma distribution à un ou plusieurs agents de confiance. Ils touchent les particuliers et la restauration, et peuvent également servir d'autres commerces de détail. La période de crise que traverse le monde viticole a ralenti le développement de mes ventes, mais ne remet pas en cause cette stratégie. J’apporte un soutien relationnel important à mes importateurs et suis régulièrement présent auprès de leurs clientèles : portes ouvertes, dégustations chez des marchands de vin, visite des sommeliers, contacts avec la presse écrite. Et les choses « bougent » à présent.

 

En France, personne ne connaissait Luc Charlier et il n’avait jamais eu de contact avec les marchands de vin. En outre, le pays est vaste et .... mes dix hectares requièrent ma présence physique pendant une bonne partie de l’année. Enfin, mais cela je ne l’ai découvert que plus tard, la marge bénéficiaire pratiquée par ce qu’on appelle « un caviste » en France – à Bandol, cela veut dire « maître de chai », ce qui est très différent, NB – est beaucoup plus élevée, pour des raisons que je n’ai pas à commenter. Il est donc aisé pour un particulier qui le désire de commander directement au domaine, surtout si l’expédition comporte 36 bouteilles ou plus.

Le problème demeurant est celui de l’achat d’impulsion, fortuit, d’une seule bouteille. Cette démarche est très utile à un domaine débutant ... et elle me fait défaut. C’est en effet ainsi qu’un domaine inconnu, et sans budget publicitaire, peut sortir du lot.

 

J’avais donc résolu de ne PAS promouvoir mes vins en France.

 

Mais la vie en a décidé autrement : j’ai rencontré Christine, qui avait choisi de changer pas mal de choses dans son quotidien. Petit-à-petit, elle qui était abstinente lors de notre recontre en 2006 – sauf un petit Muscat VDN de temps à autre – s’est prise au goût du vin, s’est intéressée à son élaboration – elle me donne un coup de main de temps à autre et se libère totalement en période de vendanges pour gérer la campagne avec moi – et m’a proposé, à ma grande surprise, d’aller porter la bonne parole de la Coume Majou auprès des restaurateurs du sud de la France. C’est vaste !

 

J’ai hésité un moment : la tâche est gigantesque et entraîne de nombreux frais. Puis, mes quelques amis vignerons – j’en ai et ils sont d’excellents « conseilleurs » – m’avaient averti du peu de rentabilité de cette démarche et de sa lenteur.

 

Nous avons décidé de tenter l’aventure, avec quelques erreurs de débutant au niveau du ciblage. Elles ont été corrigées à présent. Nos lecteurs – particuliers comme professionnels – prendront intérêt à lire le détail de notre approche actuelle, car elle caractérise l’état d’esprit qui règne au domaine.

 

Entre Toulouse et Clermont-Ferrand (et quelques petits points au nord de cette ligne de démarcation), nos clients ont tous été approchés directement – ou sur la recommandation d’un ami – en tenant compte de trois ou quatre paramètres essentiels : le type de chef (et la cuisine qui va avec), la qualité de l’établissement, le niveau et la diversité de la carte des vins, la situation géographique. Le seul critère qu’on nous reprochera de ne pas avoir recherché est « le volume d’affaires potentiel ». Tout bon Sales Manager - je vous rappelle que j’ai évolué dans le milieu pharmaceutique pendant 25 ans, même si ce n’était pas au « Service des Ventes » - me traiterait d’idiot. Mais, d’une part ce paramètre est difficile à évaluer et, d’autre part, nous ne souhaitons pas vivre comme cela.

 

Cela fait trois années pleines à présent que Christine sillonne les départements qui vont de la Haute-Garonne à la Lozère, du Cantal à l’Ariège et du Canigou aux contreforts de l’Ardèche, parcourant ainsi plus de 20.000 km chaque année. Parfois, c’est pour 12 cols par an. Parfois, il n’y a pas de recommande. Parfois, on se voit jusqu'à quatre fois par an, car elle livre elle-même, sauf en cas d’urgence.

 

Elle a créé ainsi un réseau de contacts, professionnels certes mais où la relation personnelle compte beaucoup : il est probable que personne d’autre ne saurait y représenter mes vins, et il est probable aussi qu’elle aurait du mal à vendre un type de vin très différent du mien.

Les sommeliers et les restaurateurs apprécient sa connaissance de TOUTE ma gamme et de son élaboration, le soin qu’elle prend à les servir et aussi le caractère exclusif – je n’ai pas dit élitiste – de nos vins : très petit rendement, élevage sans aucun bois (sur le fruit), grande concentration mais en gardant la fraîcheur, absence des circuits de distribution « grand public » (GD et réseau de cavistes).

 

En contrepartie, si ce courant ne passe pas, nous n’avons aucun artifice « commercial » à offrir et ... on nous envoie balader (avec un seul « l »).

 

Pour être complet, signalons que certains rendez-vous se passent moins bien : la personne contactée n’est pas là (au bout de 300 km de route, cela fait mal), ou bien elle se décommande deux heures auparavant ; la personne contactée n’est pas à la hauteur de sa tâche (cela arrive), sans compétence réelle ; le style du restaurant a changé en peu de temps (changement de propriétaire) ; la politique d’achats ne correspond pas à notre offre (pourtant nous avons une entrée de gamme très abordable). Enfin, il arrive que mes vins ne plaisent pas.

 

En toute franchise, j’accepte cela très bien mais .... c’est très rare.

 

Par contre, il y a des fois où .....

 

    Quelques exemples : (i) déguster la clope au bec, (ii) quelques     

    remarques « super » comme « Les Vins de Pays, je les paie 2 euros »,

    « Moi,le rosé, je ne trouve pas que c’est du vin »,

    « Les capsules à vis, c’est bon pour les Australiens » (rare),

     « Dans le Roussillon, il n’y a que du gros rouge »,

     « Ici, on ne sert que du vin de .... (à compléter suivant la région) »

     ou enfin « Vous êtes aussi cher que du Bordeaux ».

 

 

 

Nous essayons de nous attabler chez les clients chaque fois que c’est possible. Bien entendu, l’éloignement géographique, le temps et ....

le budget cumulé ne nous permettent pas de rendre visite à tout le monde à chaque tour de calendrier.

Par contre, c’est presque chaque fois un émerveillement pour nous :

une chose est sûre, Christine a réalisé une sélection de tables qu’aucun

guide gastronomique de ma connaissance n’a réussi à égaler.

 

 

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Commentaires: 1
  • #1

    VION Marcel (lundi, 22 avril 2013 18:16)

    j'attend ma commande de 3 rancio, passée la semaine dernière : carte mastercard n°2827 / 51 euros . Veuillez confirmer ou annuler. MERCI .