THUIR, IL Y A UNE VIE APRÈS BYRRH

 

Le samedi, Thuir tient marché. La place du village et les rues qui y mènent, intelligemment fermées à la circulation automobile, grouillent de monde.

Il faut dire que, cette semaine, il faisait 20 degrés au soleil et pas un pet de tramontane.

 

 

 

Après plus de quinze jours de vent et des températures qui ont frisé les

– 10 degrés la nuit en plaine, ce qui est rarissime chez nous, tout le monde est ravi de pouvoir se promener.

 

Parmi les échoppes, assez peu de denrées alimentaires en fait, ce qui me désole au sein de cette zone de production, et un seul domaine viticole. Par contre, on rencontre une multitude d’étales de fringues à 3 - 5 -10 €, de gadgets-beauté (lipsticks, brosses, épingles à cheveux, eaux de toilette cheap ...) et de bracelets-montre made in pas possible. Je ne vais pas vous faire le plan du petit sociologue bon marché mais il est certain que ce chef-lieu de canton fort de 8.000 habitants environ, qui tire sa gloire – et sa richesse passée – de la production des apéritifs à base de vin doux et de la présence d’un centre psychiatrique important au niveau local, prend de plein fouet la crise économique, qui sévit dans l’Aspre autant que sur le reste du département.

 

En outre, les commerçants du village occupent les ruelles du bloc de maisons derrière la mairie, et profitent eux-aussi de l’affluence populaire. Et on compte parmi eux quelques-unes des valeurs sûres de l’alimentation artisanale, des charcutiers notamment.

 

Alors, c’est quoi « faire son marché » à Thuir ?

 

Pour nous – Christine avait l’habitude des « descentes » des inspecteurs de l’Etat – c’est constater que nulle part le prix au kilo n’est indiqué pour les denrées qui ne sont pas vendues au poids. Cela la choque ; moi, ça m’indiffère.

On a même vu une « petite vieille » - elle devait avoir 5 ans de plus que moi – vendre en toute illégalité des pots de confitures « relavés », étiquettés à la hâte et à la main, sans poids bien défini et sortant manifestement de sa bassine en cuivre sur le fourneau de la cuisine familiale.

 

C’est aussi remarquer des tarifs généralement inférieurs à ceux de Céret – autre chalandise – mais très nettement supérieurs quand même pour les légumes à ceux de Pézilla, notre voisine où subsiste beaucoup de maraîchage.

 

C’est enfin revenir chez soi avec, dans le cabat : de l’entrecôte bien rassie et du « jambon blanc » artisanal (de chez Puig, pub gratuite), des petites côtes d‘agneau et de veau en direct du producteur établi dans le Parc Naturel, de la tomme de brebis et de chèvre bien « typée », des pommes reinette de petite taille, toutes dissemblables et parfois piquées des vers, 5 kg de bintjes (parfaites, mais sans indication de provenance). Pour les légumes, il nous faut aller ailleurs, et de même pour le pain.

 

J’aime à faire le marché, que je désire y acheter quelque chose ou non. Je ne suis pas un fanatique des « mentions légales obligatoires ». J’attends des prix justes (moins d’intermédiaires) permettant au producteur d’en vivre et au consommateur de s’alimenter au moyen de produits de qualité.

 

On trouve tout cela au marché, mais aussi tout son contraire.

Et c’est bien ainsi.

A nous de faire le tri, et pas besoin des étiquettes contraignantes ni des contrôleurs de l’inspection vétérinaire. Enfin, ça c’est juste mon avis.

Vous voyez que je ne serai jamais assimilé au pays de l’assistanat, de l’Etat tout puissant, du fonctionnaire-roi ... et des dérogations systématiques.