KIMAPLU

Surprise - surprise !
Surprise - surprise !

 

 

Le dernier qui m’a plu : la Rioja

(Marquès de Riscal, 1980)

 

 

Ce Kimaplu est à la fois une grande surprise,

un grand pied de nez et

le germe d’une petite dispute.

 

 

Le pied de nez naît ( ... Cherry !)

du fait que Perpignan célèbre aujourd’hui l’apparition de son « Vi Nou ».

En effet, le jeudi 19 octobre – un mois avant le Beaujolais – le vin primeur du Roussillon peut quitter les chais. Ce week-end, les stands de vente – je n’ose pas dire de dégustation – envahissent la rue Mailly et la rue de l’Ange, ainsi sans doute que la Place de la République et les devantures des cavistes.

 

 

 

 

 

Personnellement, je n’ai aucun goût pour ces breuvages. En plus, il ne faut pas confondre : le vin primeur n’est pas seulement une boisson obtenue par la macération carbonique, différente d’ailleurs par certains aspects de la « vinification à la beaujolaise » qui peut avoir ses raisons d’être. Elle est surtout la volonté délibérée d’obtenir quelque chose d’éphémère et d’inachevé, afin de créer un événement et de faire tomber un peu de cash dans les trésoreries. Elle est surtout l’occasion pour les élus, les gens en vue, les pontes de l’interprofessionnelle, les gros domaines et les bobos en tout genre de se montrer, de se faire inviter et de faire des déclarations publiques ronronnantes et lénifiantes. Au Domaine de la Coume Majou – où un peu de cash ne ferait pas de tort pourtant – nous ne participons pas à cette mystification. Par contre, Christine fera déguster toute la journée à sa cave le « vin bourru » de notre domaine. Enfin, une espèce de vin bourru : il s’agit en fait de ce qui deviendra la Cuvée Civale 2011, quasiment pur macabeu (avec 1 ou 2 % de grenache gris qui traîne dans la vigne) et qui fermente depuis le 6 septembre. Il lui reste encore quelques grammes de sucre, les levures sont encore en suspension et le gaz carbonique fermentaire se ressent encore nettement sur la langue. Par contre, les arômes sont bien présents et la structure en bouche commence à se dessiner, ainsi que la minéralité.

 

Le germe d’une petite dispute : je n’en connais plus la cause mais sais ce qui l’a favorisée. Nous avons commencé la soirée à l’anglaise : Gin & Tonic pour moi, avec un zeste de citron et « stirred » plutôt que « shaken » ; liqueur de whisky irlandais pour Christine. Et nous sommes fatigués en fin de campagne 2010-2011. Pendant ce temps, un poulet fermier exceptionnel, ramené par elle de l’Ariège cette après-midi après une livraison, rôtit doucement dans le four. Plus tard, ses deux cuisses suffiront à nous rassasier, avec des petites carottes au thym et des pommes de terre en chemise. C’est tout. Et le Kimaplu a fait le reste : vite bu, goulument – qui s’orthographiait jadis goulûment – il a fait naître une désinhibition alcoolique porteuse de mots doux. Ce matin, j’en ai oublié les détails et jusqu'à la teneur.

 

Une grande surprise ensuite. Je possédais – don’t ask me how – une triplette de millésimes de Marquès de Riscal, la grosse machine de Rioja en Belgique au début des années ’80, en quantité appréciable : 1978, 1979, 1980. Le premier était excellent, fruité (si, si) et foncé. Le deuxième était dur, tannique, construit et austère. Le troisième était fluet, léger, dilué et ... sans intérêt, comme la majorité des rouges européens dans ce millésime.

Il ne me restait à Corneilla, au rayon des vins espagnols de ma cave personnelle, que d’excellents Viña Pesquera et mes oxydatifs ... plus UNE bouteille de ce Riscal 1980.

Je l’ai ouverte pour faire place nette : bouchon extrait en deux fois mais sans l’émietter et carafage immédiat. Rose, il était, rose et sans aucun dépôt. A la dégustation : pas d’alcool, de la fluidité, aucune accroche tannique.

 

La carafe, de type decanter et largement secouée, fut posée sur la table pendant toute la cuisson de la volaille.

Au moment de se mettre à table, grosse surprise, la robe a repris énormément de couleur, comme un pinot noir de bonne année. Bon, ce n’est ni du Cahors, ni un de mes carignans, il ne faut pas exagérer. Christine – qui n’a pas vu le flacon – y plonge le nez et me dit tout de go : - « Il a au moins trente ans ». Elle a raison, mais ne retire pas la tête avec dégoût. Et bien, nous avons torché la bouteille en une-deux-trois : des arômes de fougère, de vieille feuille et de violette, un peu comme un Bourgueil ou un St Nicolas âgé, une bouche certes fluide mais veloutée, sans aucune amertume et avec une rétro-olfaction douceâtre et persistante. Pas un poil d’acidité volatile. Arsenic et vieilles dentelles.

 

C’est le deuxième fois que ceci m’arrive depuis que je suis à Corneilla. L’autre expérience était un vieux Château Musar. Les bouteilles avaient été conservées en Belgique dans une cave climatisée pendant plus de 15 ans et ont ensuite atterri ici, en plein cagnard l’été depuis 7 ans. En effet, mon stock professionnel est logé dans un entrepôt climatisé à Rivesaltes et je ne garde ici que les vins pour être vendus dans les quelques semaines qui suivent ... ainsi que ma cave perso, qui s’amenuise d’ailleurs dangereusement.

 

 Il est certain que des phénomènes rédox spectaculaires

 sont responsables de ces changements mais tout de même, à ce point !

 

 

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Commentaires: 2
  • #1

    Džonek (jeudi, 19 juillet 2012 15:52)

    THX for info

  • #2

    u=82181 (mardi, 30 avril 2013 17:29)

    This informative article was in fact exactly what I was looking for!