UNE SEMAINE CHARGÉE (V) : LES CHÂTELAINS SONT BELGES

Le Château des Oliviers de Salettes
Le Château des Oliviers de Salettes

Après Bart Thoelen

(étoilé Michelin à

Laroque-des-Albères) et

Xavier Mahaux

(Les Jardins du Cèdre

à Port-Vendres),

voici notre troisième

« client belge » en France.

Et nous sommes très fiers, nous, de cette

« Belgian Connection ».

 

 

Lorsque j’avais rendu visite à Alexandre Thienpont pour le compte de In Vino Veritas, à Vieux Château Certan (Pomerol) en 1986, il m’avait dit avec un poil de condescendance, reniant Etikhove et ses racines : « Je ne parle pas le flamand, j’ai passé mon bac en France et la Belgian Connection, c’est terminé ».

 

Et bien, nous, Civale la Ritale née dans la Montagne Noire et moi, le ketje engendré par un père carolo et une mère née en plein Bachten de Kupe, nous nous régalons de pouvoir construire un tissu relationnel belge, sans aucune exclusion et en continuant néanmoins mon intégration en pays de France. Christine a eu le fin nez de découvrir le tout nouveau bébé de Dominique Berger et de Robin Leyssens, le « Château des Oliviers de Salettes ». Il a poussé ses premiers vagissements commerciaux au 1er juillet, avec seulement trois mois de retard – une performance en ce pays provençal – et après une gestation de plus de trois ans.

 

Je vous incite à aller visiter son site (voir ICI) et à lire les comptes-rendus de presse. En résumé, Dominique et Robin (avec l’aide de Batman pour le gros oeuvre) ont TOUT fait refaire en dehors des murs et de la charpente. La somme dépensée est rondelette mais là n’est pas mon propos. En une heure de temps – car ils sont surbookés pour le moment – nous avons découvert des passionnés, attentifs aux détails, soucieux du bien-être de leurs pensionnaires et ... qui savent écouter. En même temps, je me suis senti soupesé, jaugé et peut-être même jugé par Robin tout au long de notre entretien. Et je vais vous l’avouer : j’aime cela. Il m’a laissé développer l’approche du vin à la Coume Majou, m’interrompant de temps à autre par une série de petites questions à l’allure anodine mais qui ont chaque fois nécessité de ma part un long développement. Entretemps, il m’expliquait par bribes successives comment il voyait la place de son établissement sous les Trois Becs et les falaises de Saint-Maurice, tout au bout de la Drôme (de leur droom à eux ?).*

 

Cette tour carrée médiévale, propriété des Hospitaliers de Saint-Jean – bien établis dans la région, nous en reparlerons – est devenue manoir au 16ème siècle et fut ensuite remaniée au 19ème. Elle s’étiolait malheureusement gravement, depuis l’époque où son propriétaire Aimé Champin, un des précurseurs du greffage de la vigne sur des souches américaines pour survivre à l’invasion phylloxérique, y avait implanté un vignoble prospère. Nos deux compatriotes ont tout remis à neuf, avec acharnement, entêtement même et beaucoup de goût pour ce que nous avons pu voir. Je vous le promets, dès que nous aurons fini la campagne des vendanges et notre tournée promotionnelle de novembre, nous retournerons « à s’n aise » là-bas, pour une visite extensive et afin de découvir la cuisine, qui ne cache pas ses ambitions. Même le très médiatique Alain Ducasse, grand chef s’il en est, ne tarit pas d’éloges sur la toute récente réalisation du couple.

 

Pour l’heure, je me limite à vous parler de la partie qui nous intéresse en premier chef : la carte des vins. Robin est un amateur et ne dédaigne pas de vider son verre au bon moment. Mais il avait confié la réalisation de la carte et l’approvisionnement de la cave à une collaboratrice qui ne se révéla pas faire l’affaire. A la hâte, mais pas au hasard, un caviste local lui a alors proposé une sélection reposant en grande partie sur le vallée du Rhône, ce qui est logique, et faisant la part belle aux vignerons du coin. Au fil du temps elle sera amenée à se compléter et à se diversifier, avec notamment beaucoup de vins au verre. Cette dernière option me paraît frappée au coin du bon sens et je ne comprends pas pourquoi elle ne connaît pas encore plus de succès. Si certains restaurateurs, et avec eux leurs fournisseurs vignerons, craignent de voir ainsi commander moins de vin (car une bouteille fait 7 verres environ), je pense moi que beaucoup de personnes hésitant à faire déboucher pour eux, et pour leur addition, toute une bouteille n’hésiteront pas à commander un, deux, trois ou même quatre verres au cours d’un repas, surtout si la tablée est petite.

 

Et Coume Majou s’est donc présenté au moment où, après deux mois de fonctionnement qui ont donné plus que satisfaction, on songe à compléter l’offre. Robin, qui a dégusté avec nous, a apprécié la complexité de toute la gamme et principalement la Cuvée Majou 2006, avec son nez très ouvert, sur la garrigue et le fruit mûr, ainsi que notre Maury Cuvée Jolo. A noter : ce sont ces deux références que vous trouverez sur l’imposante carte de l’Auberge du Vieux Puits, le triple étoilé Michelin de Gilles Goujon à Fonjoncouse.  Mais pour ce qui est de notre vin doux, la proximité des Beaumes-de-Venise et de Rasteau, qui paraissent un choix « naturel » car le Rhône coule beaucoup plus près que l’Agly, lui a fait surseoir à sa commande.

 

Par contre, je suis très fier de vous annoncer que nous expédierons dès demain quelques cartons de la Cuvée Majou 2006 vers Charols, à la « Route du Château ».

 

J’avais pensé ajouter du .... Canigou

pour Hermès et Havana, les deux toutous du couple,

mais le transporteur craint que cela n’attire les pissous

des autres chiens sur les pneumatiques

du camion lors des haltes.

Nous le porterons donc nous-mêmes

à l’occasion d’une prochaine visite. 

 

 

 

* « Droom » signifie rêve en néerlandais

  (voir l’anglais dream et l’allemand Traum).

 

 

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