LES AMORIOLES VERSION 2013

En pleine dégustation
En pleine dégustation

 

 

 

L’actualité m’a empêché

de vous parler plus tôt

de la belle journée

des Amorioles 2013.

 

 

 

 

 

 

 

 

Notre ami Michel Smith, que nous appelons entre nous « Le Forgeron » - précisant parfois qu’il s’agit de celui de la tribu de Dana – jouit d’une semi-retraite. Ancien chroniqueur gastronomique et vineux, collaborateur notamment de Paris-Match et de la RVF, à une époque où il fallait moins vendre son âme pour fourguer de la copie, il partage à présent son temps en trois moitiés : (i) râler avec beaucoup d’ironie, un brin de mauvaise foi mais aussi souvent d’à-propos ; (ii) couler des jours oisifs, mystérieux et apparemment coquins en Casamance où il regarde les jeunes femmes dans le .... blanc des yeux et (iii) continuer d’assister à toute sorte d’événements de la bouche et chroniquer, toujours chroniquer. Il vit au centre de Perpignan, non loin de la gare où les filles ne savent trop s’il faut le considérer comme un Dali ou un autre Lautrec. Il ne porte pas de moustache et marche sans canne, il arbore presque continuellement un chapeau mais ce n’est pas éternellement le même, et il n’est ni bossu, ni boîteux ni malingre. Si vous lui demandez son avis, il vous dira sans doute qu’il se déplace avec prestance. A mon avis à moi, il n’est pas assez efféminé pour qu’on puisse parler de grâce !

 

Or donc, cet excellent homme a pondu aujourd’hui (voir ICI) un descriptif des balades à la vigne en Languedoc, passant totalement sous silence celle de Maury, dont je l’avais pourtant averti en temps et en heure. Oui mais, Maury n’est pas en Languedoc, ajouterez-vous finement. D’abord, cela se discute car les Maurynates eux-même ne se considèrent pas tous catalans, le Fenouillèdes ayant des accents occitans chez certains. Ensuite, il a narré les parcours banyulenques, bien catalans, eux ! Faut dire que son ex-compagne a déserté il y a 20 ans environ les rangs des agents de promotion proches du CIVR (Comité Interpro des Vins du Roussillon) pour rejoindre des contrées plus « françaises », voire même parfois franchement nordistes. Peut-être l’emberlificote-t-elle encore un peu? Salut, ma’me Ontivero, la Kiki aux bibis.

 

Que fut l’édition 2013 pour nous ?

Une journée exceptionnelle, que je n’oublierai pas de sitôt.

 

Tout d’abord, après 5 semaines de temps pourri, il a fait exceptionnellement beau. Comptez entre 22 et 25°C, à peine un peu de tramontane et un ciel où seuls quelques moutons blanchâtres venaient adoucir le bleu implacable de l’azur.

 

Ensuite, il y eut 600 participants, qui ont dégusté 38 vins – s’ils le souhaitaient – et ont fait six haltes gastronomiques dans les vignes. Oui Michel, ils ont eu droit à leur chapeau de paille, à leur étui porte-gobelet et à leur verre INAO armorié. Ironique au moment où l’INAO, lui, semble quitter Perpignan, emportant chapeaux et gobelets. Nous (la Civale et moi) étions postés en fin de parcours, aux desserts, sandwichés entre Robert Pouderoux qui gérait stoïquement une hernie discale et Odile Pontillo qui faisait feu de tout bois avec « Son » hectare, blanc et rouge. A la musique, un jazz-band canétois excellent, comme l’an passé.

 

Les participants ont tous été enthousiastes et le dessert concocté pour l’occasion, qui associait un fond de croquant, des fruits rouges, une crème et de la Chantilly aurait pu faire penser qu’il avait été conçu « sur mesure » pour notre Cuvée Jolo.

 

Après une journée passée sous le signe de la bonne humeur et de la confraternité, Paul Armingaud, le vice-président des « Vignerons de Maury » qui m’avait très aimablement entrouvert la porte de la Cave Gelly depuis 2007 pour que je puisse venir y faire en locataire mes vinifications du VDN Maury (obligation de vinification sur l’aire d’appellation elle-même imposée par le décret) m’a indiqué que le conseil d’administration avait décidé de mettre fin à cette possibilité.

 

En fait, je n’ai pas élaboré de Maury en 2012 (sécheresse) et ne comptais pas en faire en 2013, pour reprendre l’année suivante. En effet, l’effort en déplacement et en investissement de mon temps devient de plus en plus difficile à fournir, d’une part, et le succès de notre Rivesaltes, le Grenat de Coume Majou, qui ne se dément pas, ne le justifie plus tout à fait. L’appellation de repli quand on ne vinifie pas de VDN à Maury même est ... Rivesaltes, pour la même parcelle. Les raisins qui constituaient le Grenat de Coume Majou continueront à l’avenir à fournir cette même cuvée, et ceux de la Cuvée Jolo, plus tannique et plus construite, seront vinifiés sur le même mode, mais dans la cave de Corneilla. J’aurai donc deux Rivesaltes rouges très différents, conservant un profil identique à mes deux cuvées actuelles. C’est pour moi plus rationnel et plus « cost-effective » que de chercher un autre endroit à louer pour vinifier sur l’appellation.

 

Je vous donne donc rendez-vous pour les Amorioles 2014, où nous présenterons le Maury Cuvée Jolo 2011, réellement extraordinaire. Au moment du mutage, le chapeau de marc s’est effondré au fond de la cuve pour ne plus jamais remonter. Cela garantit qu’il ne souffrira pas d’une attaque par les bactéries lactiques ou acétiques et permet donc sans risque un temps de cuvaison prolongé, ce que nous avons pratiqué.

 

Par contre, le décuvage et la mise au propre deviennnent très compliqués, avec perte importante de vin mélangé aux lies et au marc. Nous attendrons encore un peu pour vous proposer à la vente cette « Quintessence ».

 

 

Et bonjour à toi, Forgeron ; on se voit bientôt.

 

 

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Commentaires: 5
  • #1

    Michel Smith (jeudi, 06 juin 2013 08:37)

    Du Forgeron (de Dana) à Léon (de Majou),
    Je viendrais volontiers l'an prochain si tu m'envoies en temps et en heure une invitation officielle à venir parader avec mon chapeau de semi-retraité à la remorque. À très bientôt !

  • #2

    Luc Charlier (jeudi, 06 juin 2013 08:40)

    Pour les invit officielles, c’est le syndicat du cru = M. Bernard Rouby.
    Nous payons même nos paniers-repas perso si on en prend.

  • #3

    Michel Smith (jeudi, 06 juin 2013 20:56)

    Moi ? Je paie comme tout le monde. S'il le faut.

  • #4

    Luc Charlier (jeudi, 06 juin 2013 21:07)

    Je sais bien, Michel. Ne te méprends pas. Je voulais dire que je n’ai pas le pouvoir d’inviter des gens moi-même. Je suppose que les invités de la liste ne paient jamais, où qu’ils aillent. C’est pour cela que tu ne figures pas dessus ! On se fâche sur moi quand je parle des « parasites » qui vivent sur le dos des producteurs, pas seulement des vignerons, note bien. Mais c’est vrai. Alors que je jouais encore au chroniqueur, je ne restais au repas de presse que dans deux cas : quand l’organisateur (ou l’instance invitante) était un ami et que cela lui faisait plaisir, ou bien quand il n’y avait pas de dégustation préalable et que le repas était la seule occasion de goûter les vins. J’étais plus svelte que maintenant.
    Je te rassure : vendredi prochain, il n’y a pas de liste, c’est moi qui ai lancé les invitations et ceux qui viendront me feront plaisir d’avoir accepté !

  • #5

    Michel Smith (jeudi, 06 juin 2013 21:20)

    Sauf tremblement de terre ou inondations, je serai là !