COMPULSIVE WRITING OU BIEN ÉCRITURE AUTOMATIQUE ?

Extrême pointe du grenache au Clots d'en Couloms
Extrême pointe du grenache au Clots d'en Couloms

 Depuis que

Gainsbourg a revisité

les cadavres exquis,

je me demande si

mon besoin croissant d’écrire remonte de mon subconscient, qui sent la fin se rapprocher, ou bien s’il s’agit d’une déviation systématique d’une écriture automatique jusqu’alors en attente.

 

 

 

Depuis deux ou trois jours, c’est la Cuvée Majou 2007 qui me titille.

 

Il reste bien bon 3.000 bouteilles du millésime précédent (2006 pour ceux qui ont un doute) en stock, mais il ne craint rien. Et nous avons décidé de montrer à présent le 2007 aux restaurateurs. C’est le seul millésime de ma production qui n’ait reçu aucune mention dans le Guide Hachette, alors que j’ai présenté ses 3 cuvées de rouge AOC et même mon VDP Côtes Catalanes (La Loute). Pourtant, Léon le vigneron commençait à y trouver ses propres marques, les deux années précédentes ayant surtout vu les formidables raisins de l’Agly s’exprimer, en dépit de ma propre inexpérience. Moi, il me plaît bien.

 

Qu’y a-t-il de si spécial à Majou 2007 ?

 

On a commencé à vendanger une petite parcelle de vieux grenache, très fort livré à la gourmandise des sangliers sur les hauteurs d’Estagel, le 9 septembre, pour achever avec la dernière vigne sur Saint-Paul-de-Fenouillet le 29 septembre. Mais ses trois constituants principaux, déjà, ce fut la vigne relativement jeune (1995) du Clots d’en Couloms à St Paul et mon exigeant Roc Blanc à Estagel (1987), plus nos vieux carignans estagellois (40 ans et plus).

 

Il faut noter pour la petite histoire que, cette année-là, j’ai vendangé ensemble le carignan et le grenache du Roc Blanc, faisant « cuve commune » pour partie.

 

Les fermentations malo-lactiques se sont propagées lentement (avec passage d’une partie des lies d’une cuve à l’autre) entre la fin octobre 2007 et le mois de février 2008. On a eu tout le temps de laisser décanter cela avant les mises du mois d’août.

 

Le vin a été stocké à Corneilla pour un temps, mais a passé l’essentiel de sa vie à 17 °C, dans les entrepots thermorégulés de Raymondis, avec une quarantaine (ou plus) de très bons domaines de la région, y compris des « transfrontaliers ». Ceci représente un coût non négligeable mais les conditions de stockage sont optimales, la disponibilité aussi, le service de l’équipe de Monsieur Nazon est impeccable, et notamment l’aide de David, le responsable du hangar, que je tiens à remercier ici.

 

Le premier à avoir préféré commercialiser ce millésime-ci fut Koen, le patron de mon agent ostendais, Werco Wines, il y a 18 mois déjà. Moi, je le trouvais encore un peu fermé au niveau du premier nez, et pensais qu’il devrait encore arrondir un peu son mur de tannins en finale. Mais les préférences des bords de l’Atlantique, sous les frimas de l’estacade d’Ostende ou au bord des canaux brugeois sont différents de ceux des méridionaux, sous le soleil exactement.

 

A présent, les nouveaux sommeliers que Christine sélectionne – ce ne sont pas les moins avertis – et aussi nos clients un peu plus anciens, apprécient beaucoup ce vin.

 

La robe reste dense et bien limpide, si toutefois vous prenez la peine de laisser la bouteille droite quelques instants avant de servir. En effet, certains flacons présentent un dépôt de tartre – phénomène tout ce qu’il y a de plus naturel, d’autant que nous ne filtrons que très légèrement cette cuvée à la mise – qu’il convient de ne pas remettre en suspension. Après quasiment 5 ans de vieillissement en bouteille, le vin est resté étonnament jeune (bouchage vis et entreposage optimal).

 

Le nez m’enchante : le grenache très fruité de Couloms domine nettement, mais les vieux carignans lui donnent ce petit peu de finesse, d’élégance en plus. Enfin, le caractère implacablement mûri du Roc Blanc ajoute une touche empyreumatique et goudronnée. Or, il n’y a pas de bois au domaine. Nous pratiquons le « tout inox ».

 

En bouche, l’attaque est très suave d’emblée, bien aidée par un alcool généreux et beaucoup de glycérol. On mâche le vin autant qu’on ne le boit et sa finale, certes tannique, n’est pas rêche ni amère. Je pense qu’il est parti pour dix ans de garde suave supplémentaire, au moins, mais il se boit déjà bien. N’hésitez pas à l’aérer un peu : il n’a aucun réduit mais développera son côté fruité. Enfin, ne dépassez pas 16 °C comme température de service. Il se réchauffera un peu dans le verre et ce sera parfait.

 

THE dish à conseiller pour le moment, c’est la côte de boeuf. Mais un magret de canard ou mieux encore un petit filet de canette, moins gras, fera merveille aussi. Avec les légumes de saison, l’agneau et le veau permettent de jolis plats sans chichi : n’hésitez pas à ouvrir un Majou 07. Il s’accommode fort bien de l’astringence de l’artichaut ou de la blette, il accepte sans problème l’ail et le romarin et il ne boude pas les tomates qui montrent timidement le bout du nez. Comme un idiot commercial, je vous avouerai que je bois plutôt des blancs épais avec mes morilles (pinot gris, Côtes du Jura, chardonnays massifs, rieslings moyennement secs ...) mais les autres champignons vont bien.

 

 

En même temps, ce mois de mai qui ressemble à novembre

remet en selle les pots-au-feu, bourguignons et autres garbures ...

allez-y, et faites chabrot/chabrol à la fin.

Ça manque un rien de distinction, mais quel délice !

 

 

 

 

Disponibilité actuelle en Belgique :

 

Vous trouverez ce Majou 2007 chez

. Gérald Servais (qui se fait parfois appeler Langlois) à Castillon

http://www.auchai.be/

. L’Accent Catalan à Waterloo

http://www.laccent-catalan.com/

. Pin’art à Malines

http://www.pinart.be/

. et bien sûr chez Koen à Ostende

http://www.wercowines.com/

 

D’autres millésimes (2006, 2008) sont disponibles chez

l’excellent Bernard Poulet à Bruxelles

http://www.pouletvins.be/

et chez mon ami Jean-François Basin à Bruxelles également

http://basin-marot.be/

 

Nous aimerions trouver un/des importateurs intéressés sur la région d’Anvers, la Flandre Orientale et le Limbourg, et des magasins s’adressant à la clientèle particulière en région liégeoise, oufti.

 

 

Disponibilité en France

 

Majou 2007 peut vous être livré en contactant :

La Cave de Christine

http://www.lacavedechristine.com/

 

et vous sera servi dans une série d’excellents restaurants du sud de la France (Haute-Garonne, Lot, Tarn & Garonne, Tarn, Gers, Ariège, Aude, Hérault, Gard, Aveyron, Lozère, Cantal, Vaucluse ... et P.O).

 

A Paris, une seule adresse, Jean-Michel Jonchères dans le 14ème arrondissement

http://www.cavebalthazar.com/presentation.php 

  

 

 

 

 

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