MY WORST NIGHTMARE

Euh .... "Alive" si possible !
Euh .... "Alive" si possible !

 

 

 

Pourquoi les Français n’aiment-ils pas les étrangers ?

 

 

 

J’avoue que j’ignorais jusqu’à ce matin que la France ne gardait FORCEMENT que deux candidats lors du second tour

de ses scrutins majoritaires pour élire le président de la république, alors que tout qui obtient 10 % au premier tour peut se maintenir au cours des

élections législatives. C’est une disposition de la loi électorale française (idem en Autriche et au Portugal), mais qu’il ne convient pas de considérer comme automatique : il existe des alternatives (autre système en Argentine p.e., pour citer une autre grande nation, même si sa carte de visite démocratique ne jouit pas du même crédit).

 

 

 

 

 

Le vote massif – il faut bien l’avouer – pour Madame Lepen, qui est le vrai vainqueur de ces élections, indique clairement une chose : un Français sur cinq en a assez des étrangers. Elle n’a pas de programme réel (vision de société, budget, développement économique et commercial, politique de la santé, de l’éducation, des transports, du logement ...) mais propose un train de mesures visant à endiguer les flux migratoires et à pratiquer une discrimination positive favorable à tout ce qui est « français de pure souche ». Outre que ceci reste difficile à définir – Monsieur Sarkozy lui-même peut-il revendiquer ce titre, étant un

«deuxième génération » ? – on sait que la planète est à présent .... mondialisée et qu’un pays isolé ne peut naviguer à l’opposé de ses voisins. En outre, le capital ne laissera jamais faire.

 

Donc, que ce soit M. Hollande ou M. Sarkozy, il faudra que le futur président tienne compte de cette donnée que le monde entier connaissait mais qui jaillit à présent des urnes avec éclat: la France est xénophobe.

 

Je vais vous expliquer pourquoi, par une allégorie, celle d’un petit village d’irréductibles, perdu entre les Corbières et la Mer Méditerranée. Nous l’appellerons Riberalstadt pour ne stigmatiser personne.

 

Le responsable de l’amicale des commerçants parle avec un accent pointu, très pointu. Je pense que ce doit être un Parisien. Il roule en coupé décapotable gris métallisé, fait très vite tout ce qu’il a promis de faire et s’adresse aimablement à tout le monde. Vous voyez d’emblée qu’il est différent. On ne saurait lui faire confiance.

 

A la mairie, le premier magistrat est une femme. Elle travaille dans l’administration des impôts et se réclame d’obédience communiste. Elle écoute tout le monde, prend des décisions sensées dans l’intérêt général et a même engagé un Maghrébin dans le personnel communal, pourtant peu nombreux vu la petite taille de la commune. En outre, ce type est adorable et fait de son mieux pour rendre service. Vous voyez, cette femme, on ne saurait lui faire confiance.

 

Le commerce le plus en vue de la commune, c’est le salon de coiffure. Tout le monde y va car le plus proche concurrent se trouve à 7 km, le bout du monde. La coiffeuse est aimable et compétente, mais elle ressemble à Whitney Houston – en plus jeune et sans les stigmates de l’alcool - elle porte un prénom pas de chez nous et ... serait d’ascendance marocaine. Il faut donc bien la surveiller pendant qu’elle vous coiffe, car on ne saurait lui faire confiance.

 

Une autre entreprise bien connue appartient à des frères qui excellent dans toutes les professions du bâtiment, ou presque : maçonnerie, électricité, toiture ... mais ceux-là n’arrêtent pas de travailler, n’ont pas d’abonnement au club de rugby adulé, ne chassent jamais, ne participent pas aux rifles (sorte de loterie locale) en catalan et ne pointent jamais leur nez à la sacristie. On ne saurait leur faire confiance.

 

Avant, il y avait une boulangerie artisanale au village, tenue par un enfant du pays, solide rugbyman gouailleur qui succédait à son père. Hélas, il s’est amouraché d’une ... étrangère, une Héraultaise d’origine italienne qui lui a fait deux filles. Et à présent, les « petites » ne vivent même plus au pays. Il faut dire que leurs parents se sont séparés et que le bonhomme a préféré ne plus pétrir son pain : il n’y a donc plus que des vendeurs de surgelé au village. On dit même que l’ancienne boulangère fréquenterait un nouvel arrivant. Vous voyez bien que les étrangers privent les Français de bon pain. On ne saurait leur faire confiance.

 

Riberalstadt était une commune agricole. Sa coopérative viticole, spécialisée en vins doux, a mal négocié le virage vers les vins secs comme la plupart de ses consoeurs et les apporteurs de raisin doivent à présent expédier leur récolte jusqu’à une usine de l’agro-alimentaire située aux limites de l’Aude, presque en pays ennemi. Par contre, quatre caves particulières se sont installées en l’espace de quelques années ... mais on ne saurait leur faire confiance. Vous allez voir pourquoi.

 

L’une d’elle a été reprise par un jeune homme très bien de sa personne, autochtone et parlant avec l’accent. Mais il est également trompettiste de formation, semble présenter des convictions politiques généreuses et n’accueille plus les motards de la gendarmerie venant accompagner au domaine les caciques frontistes qui s’y fournissaient au bon vieux temps. Vous vous rendez compte, un musicien vigneron ! En outre, il est célibataire et on ne le voit pas trop souvent à l’église. On ne saurait lui faire confiance.

 

Une autre entreprise a été construite de toute pièce et dans les règles par un autre jeune célibataire, qui fait ouvertement campagne avec les socialistes. Avant cela, il était « dans les affaires » - dit-on – en Asie. C’est pas chez nous, l’Asie. En outre, il semblerait qu’il soit né en plein coeur de Bruxelles et y aurait vécu une dizaine d’années, chez ces imbéciles de Belges pour qui il n’y a plus de boudin. On ne saurait lui faire confiance.

 

La troisième était bien partie. Une jeune femme de formation universitaire, fille d’un personnage en vue du département, et honorablement connu, qui avait lui-même dirigé la destinée de la cave du village en une période plus faste, a créé un nouveau domaine privé. Hélas, après un stage aux antipodes, elle a ramené ici un aborigène – blanc heureusement – qui lui fait des enfants et qui lui fait le vin. Et ils ne sont même pas mariés non plus. On ne saurait leur faire confiance.

 

La quatrième est la pire de toutes : un célibataire d’origine celto-germanique vivant en concubinage y produit, perturbant ainsi la vie paisible du milieu du bourg, des vins de toute sorte, sans aucune aide de l’état français, ni subvention, ni passe-droit. Et cela fait plus de sept années que cela dure. Pourtant, personne au village ne lui achète la moindre bouteille. Je suis sûr qu’il doit avoir un pacte avec le diable, ou au moins un de ses représentants : Lev Davidovitch Bronstein, Carl Gustav Jung ou même le Grand Architecte de l’Univers. Peut-être même voit-il en cachette les fidèles de l’ayatollah Khomeiny lors de déplacements secrets vers Neauphle-le-Château où l’attendent toute la famille Pingeot, Jack Lang et un certain L.F., coupable de rien mais responsable de tout. C’est certainement celui à qui on peut le moins accorder sa confiance.

 

 

Vous voyez pourquoi les Français sont xénophobes :

on n’a que des ennuis avec les étrangers,

surtout ceux qui sont différents et ne viennent pas de chez nous.

 

 

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Commentaires: 11
  • #1

    Berthomeau (lundi, 23 avril 2012 12:05)

    Oui LUC merci ça fait du bien lorsqu'on a lu sur le fil de la LIBRE BELGIQUE toutes les horreurs écrites par de bons français. Je vais m'exiler.

  • #2

    Luc Charlier (lundi, 23 avril 2012 12:44)

    Merci, Jacques.
    Hervé Lalau, avec toute sa sensibilté, s’en est ému. J’avoue ne pas avoir parcouru ces pages d’anthologie. Rappelons quand même que « La Libre » est l’organe traditionnel d’une droite belge francophone trop bien pensante, ce qui ne veut pas dire que tous ses lecteurs ni tous ses contributeurs sont à ranger parmi cette engeance, tant la « presse d’opinion » n’a plus vraiment cours. « Le Monde » lui-même a viré de bord chez vous, peu ou prou.
    Et le pays héberge, tant bien que mal, un bon million de travailleurs émigrés (non clandestins), soit 10 % de la population.
    Enfin, notre population juive a été relativement bien protégée par mes compatriotes du temps de la Shoa, alors que l’occupant fut dur chez nous aussi. C’est une de mes fiertés. Bon, on peut toujours faire mieux.
    Tu sais, dans mes rêves à moi, la compagnie Ryanair organise au départ de Charleroi un grand vol charter avec des escales multiples vers le Mur des Lamentations, vers la Kabah, vers le Gange à Bénarès, vers le Tombeau de Lénine, vers Colombey-les-Deux-Eglises ....
    Mais le vol est vide !
    Tout le monde a réservé ses places le même jour au banquet de l’Amicale des Bons Vivants !

  • #3

    Michel Smith (lundi, 23 avril 2012 15:03)

    Seulement un quart des Français sont réellement xénophobes... La loi française accorde, si je ne m'abuse, la nationalité à toute personne née sur son territoire. Nous sommes tous des Juifs errants. Nous sommes tous d'étranges étrangers sauf dans certaines communes où l'on est encore très cons.

  • #4

    Luc Charlier (lundi, 23 avril 2012 16:06)

    Oui, Michel, tu as raison.
    A Riberalstadt, 30 % des électeurs ont voté pour Madame Lepen hier !
    Or, la « légion étrangère » compte des Mahoris adorables (et très beaux), des Portugais dont la cuisine sent très bon, des Marocains et des Algériens gentils comme tout, quelques Britanniques, une poignée de Belges, des Italiens (pur souche ou sang-mêlé), une floppée d’Espagnols, des ressortissants nationaux non-catalans et ... même un Bordelais.
    Va comprendre.

  • #5

    Mauss (mercredi, 25 avril 2012 14:16)

    Sur le principe du respect de son prochain, je ne crois pas qu'un quart de la France n'y adhère point.
    Il y a toujours eu, dans toutes les sociétés, des peurs et des craintes face à des individus qui venaient d'ailleurs avec d'autres modes de vie, et ces peurs et ces craintes sont évidemment directement liées à l'environnement immédiat de qui les ressent.Nier qu'il y a une différence sensible entre une immigration européenne (du temps des ritals ou des polaks) et une immigration du sud, c'est la politique de l'autruche. Nier qu'il y a des taux, des pourcentages au delà desquels les problèmes deviennent plus sensibles, c'est encore une politique de l'autruche.
    Si vous êtes à Neuilly, vous ne pouvez pas voir les choses de la même façon que si vous êtes dans le 93.
    Je sais : ce n'est pas une raison. Mais trop souvent on a vu, on a lu des leçons de morale par des gens qui, dans leur vie quotidienne,ne cotoyaient pas ces changements qui heurtaient des équilibres fragiles.
    Bref : plutôt que jeter des anathèmes basés sur de grands principes parfaitement justes, il faut aussi, de temps en temps, faire des constats et se demander pourquoi on en arrive là.

  • #6

    mauss (mercredi, 25 avril 2012 14:30)

    Pour éviter toute erreur d'interprétation : il est clair dans ma tête que l'accueil de l'étranger n'a rien à voir avec le niveau intellectuel. Un simple paysan du pays de Bitche peut parfaitement avoir une humanité alors même qu'il n'a même pas le certificat d'études alors qu'un diplômé ENA peut être, sur ce plan, un crétin fini.
    Mais le vice-versa se conçoit aussi.
    Bref, la xénophobie ne doit pas être liée, dans un sens ou dans l'autre, à une connaissance intellectuelle.
    Bon, ça se discute probablement.

  • #7

    Luc Charlier (mercredi, 25 avril 2012 17:30)

    @ Mauss
    J’étais à L - 5813 Fentange mercredi soir (voir mon billet « hallucinant » du 24 avril).
    Nous étions trois Belges dans un très grand salon. Si nous avions été 500 – par un prompt renfort, par exemple – c’eût été insupportable. Your point is taken.
    Par contre, avec cette “immigration du sud”, comme vous dites, le problème n’est pas son nombre. Il concerne la différence culturelle, la différence de niveau socio-économique et son intégrisme religieux. C’est Michel Rocard qui avait déclaré avec raison que « ... la France n’a pas vocation à accueillir toute la misère du monde ».
    Mais stigmatiser – osons le mot - « les Arabes » est ridicule. Tout d’abord, beaucoup de ces personnes ne sont pas arabes, Kabyles et Berbères pour commencer.
    Ensuite, ce sont leurs croyances d’un autre âge qu’il faut « tackle » (appréhender ?), tout en se rendant compte que « notre » Opus Dei (qui à l’appui du Vatican), que l’Eglise de Scientologie, que les Témoins de Jéhovah ... représentent un endoctrinement tout aussi important, aussi prosélytiste, aussi dérangeant pour l’esprit.
    Enfin, c’est la misère « chez eux » qui les pousse « chez nous ».
    Mais, et c’est là que je revendique un côté trotskiste, chez nous c’est aussi chez eux. Le monde est à tout le monde. Je suis venu « prendre le vin des Français ». L’argent des émirs remplit les coffres secrets de votre Luxembourg et fait vivre la famille grand-ducale aussi. Quant les Huguenots ont été chassés de France, à chaque révocation de l’Edit de Nantes, c’est Antwerpen et Amsterdam qui les ont accueillis, à bras ouverts. Et mon père s’est réfugié à ... l’Isle-sur-Tarn tandis que le troupes du IIIème Reich occupaient son pays.
    Ce qui est inacceptable, ce n’est pas du tout les 5 prières quotidiennes, le pélerinage du « hajj », le jeûne du Ramadan ou la fête de l’Aïd et la zakat est une pratique admirable. Ce qui ne va pas, c’est la « chahada » et son corollaire : le djihad. Puisque le seul Dieu est Allah, il faut ramener les hommes à lui et donc combattre les infidèles. Mais n’est-ce pas nous, en Occident, qui en faisons un pilier de l’Islam : le sixième ?
    Ma compagne est originaire de Saint-Pons de Thomières et a passé une partie de son enfance à Capestang où son frère vit toujours. Par là, on se souvient encore du « Cædite eos. Novit enim Dominus qui sunt eius » prononcé par l’Evêque de Narbonne, Arnaud Amaury, à l’encontre des habitats de Béziers le 22 juillet 1209. Dix mille hommes, femmes, enfants prirent ce jour-là. Il n’y a même pas 800 ans. On était loin du « Aime ton prochain comme toi-même ».
    Et ce qui ne va pas, c’est la came vendue à tous les coins de rue, les tags partout (merci, Jack Lang !), les « aides » et allocations à tout bout de champ, les hôpitaux délabrés, les prétoires en ruine, les enseignants ineptes. Ce qui ne va pas, ce sont les ventes d’armes (MM. Mitterrand fils et Pasqua fils en tête).
    Et tout cela nécessite un combat réfléchi, planifié, consenti et ouvert, pas de la haine, de la ségrégation, du sectarisme.
    Enfin, c’est juste mon avis M. Mauss.

  • #8

    mauss (mercredi, 25 avril 2012 17:53)

    Il n'y a aucun antagonisme fondamental entre ce que vous écrivez et ce que j'écris : simplement, on se place sur deux chaises différentes de discussion et cela me conforte quelque part : à savoir qu'on peut discuter. A nous simplement de bien sérier les questions sans en cacher aucune.
    Un thème délicat cependant que je ne partage pas :

    "Le monde est à tout le monde"

    C'est très évangélique : tendre la joue droite. Je crains des profiteurs là où vous ne verrez que de pauvres hères. La nature humaine est bien différente, non ?

    Merci de votre réponse.

  • #9

    Luc Charlier (mercredi, 25 avril 2012 18:49)

    Il ne s’agit pas de tendre la joue et je ne suis pas un bisounours, hélas.
    Simplement, ce monde nous est donné en prêt et de tout temps il y a eu des flux migratoires.
    Je pense avoir du sang celte et germain, principalement. Et mon « pays-bas » a été habsbourgeois pendant 300 ans environ. J’ai passé un an de ma formation près de la porte de Saint-Ouen où, en dépit de plaisanteries sur mon accent – vous connaissez cela, n’est-ce pas ?- on m’a bien accueilli. Ici, les Catalans ne me maltraitent pas plus que si j’étais audois !
    Bref : l’endroit où on est né peut nous tenir à coeur, mais il est le fruit du hasard et ne donne aucun droit.
    Par contre, nous avons tous – surtout la génération qui nous précède et celle des colonialistes des 18 et 19ème siècles – une part de responsabilité dans la misère d’ailleurs. Et nous commençons à créer une propre misère ici, indigène, pas d’importation. Et cela, ce n’est pas le capitalisme traditionnel – en fin de règne, vous l’avouerez – qui l’empêchera et encore moins les régimes plus « musclés ».
    Ce n’est pas non plus parce que les sociaux-démocrates européens, Mitterrand en tête, ont dévoyé la « gauche au pouvoir » en créant un clientélisme honteux (digne de ce qu’avait fait « l’état UDF » en son temps) et en développant l’assistanat plutôt qu’en s’en tenant à ses valeurs de partage, de redistribution, de récompense du travail et de l’effort plutôt que de la possession et de la naissance, qu’il faut se jeter dans les bras de la bête immonde.
    Le « programme commun de la gauche » en 1981 était un bon programme de gouvernement. Remis au goût du jour, il pourrait rendre service à ce pays et servir d’émulation.
    Personne ne propose le goulag, la confiscation des biens des plus nantis, les camps de travail, la révolution culturelle, l’internement des prêtres .... On laissera même sa Rolex à Sarko (Ernesto en avait une au poignet quand la CIA l’a fait abattre au lieu de le faire juger).
    On peut gagner plus de 1.000.000 d’euros par an, mais je trouve normal qu’on en paie alors une large part pour faire marcher la collectivité qui nous les a donnés.

  • #10

    mauss (mercredi, 25 avril 2012 19:01)

    Merci de la franchise de vos explications que je comprends parfaitement.
    Chacun forge ses idées en fonction du contexte de son éducation, de ses lectures, de son environnement, de ses expériences.
    Mais vous avez raison : il y a des fondamentaux à respecter. Simplement, chacun peut donner à ces fondamentaux une "largesse" plus ou moins forte.
    Tant qu'on peut discuter…

  • #11

    gagne-de-largent (samedi, 28 avril 2012 10:04)

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