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Isabelle et Gilles
Isabelle et Gilles


Au printemps dernier,

nous avions rendez-vous

à Capdenac-Gare.




- Où çà ?

- A Capdenac-Gare, entre Figeac et Decazeville.


L’histoire de cette bourgade débute réellement en 1857,

par la création d’une ... gare ferroviaire permettant mieux que le Lot

le transport du charbon des houillères voisines, en pleine expansion.

Auparavant, il y avait bien là une voie romaine qui rejoignait Segodunum – et accessoirement Nondunpetibonum – la cité des Rutènes (Rodez), mais cela ne suffit pas à justifier une visite.

 

Non, ce qui nous amenait là est la découverte par Christine l’Industrieuse – mon ami Denis Boireau dit « la Délicieuse », mais il ne faut quand même rien exagérer ; il est ingénieur ! – d’un jeune couple de restaurateurs capdenacois valant le détour : Gilles Roumieux et Isabelle, à La Renaissance. Il vient de chez Michel Sarran et de chez Ducasse, mais est aussi passé en Bourgogne et à St Tropez ... de l’expérience donc. Quant à Isabelle, rien que son sourire m’aurait attiré là mais, chut, pas un mot ni au chef, ni à ma « chef » à moi !

 

Malheureusement, le décès de mon père a reporté notre visite une première fois.

 

Le second passage fut le bon et nous avons ensuite pu livrer de l’Eglise 2006 – dont certains dîneurs n’ont pas aimé le gaz carbonique captif, inhabituel sans doute dans les Marcillac et autres Gaillac dont ils font leur ordinaire -, du Blanc de Coume Majou et notre Maury Cuvée Jolo. Souhaitant avoir comme clients des restaurateurs satisfaits, nous avons profité de la journée de samedi pour aller remplacer le 2006 incriminé par le millésime 2008, plus complètement dégazé, et surtout -  c’est à 5 heures de route de chez nous tout de même – découvrir enfin la cuisine du chef et l’ambiance de la salle, décorée aux couleurs catalanes. Etait-ce en notre honneur ?

 

Je vais vous l’avouer tout de go : je suis sorti éméché (mais digne) et c’est Christine qui a conduit pendant l’heure et demie que dura notre trajet jusqu’à l’étape du soir, au plus profond du Quercy ! La faute à la carte des vins, réduite mais justement choisie et privilégiant des rouges primesautiers, légers et friands : j’ai ainsi sifflé un Marcillac et un Cahors. Mais la faute aussi à une « recette familiale » de la patronne, un petit punch associant jus d’orange, goyave et rhum ambré qui nous ouvrit bien l’appétit et ... la soif.

 

Mais ce fut le menu du jour qui me fit féliciter ma « VRP » pour sa sélection : un trio de ris d’agneau (verrine blanchie et fricassée à l’huile de truffes, pané et surtout un samossa au croustillant d’une grande légèreté : divin), une côtelette d’agneau de lait – vendredi de Pâques oblige - à peine saisie et la souris de train avant mijotée durant 3 heures, fondante à souhait, le tout sous un petit jus court, quelques fromages à point et ... nous avons goûté des deux desserts (plus insuline si affinité) : moelleux chocolat-framboise / verrine d’ananas (avec son crumble, le sorbet et une mousse au fromage blanc). Coût : 32 € ! Je ne suis pas pingre, mais pas dépensier à tout prix non plus. D’ordinaire, vous avez compris que les « coups de fusil » ne m’attirent guère et je ne mentionne donc pas le prix des menus que j’ai eu la chance de manger. Mais ici, il s’agit d’une addition imbattable au vu de ce que nous avons eu dans l’assiette.

 

Quant à la salle-à-manger – il y a possibilité de profiter de la terrasse en été – elle remplit tous ses couverts, beaucoup de tables de deux en tête-à-tête, en ce vendredi soir : des amoureux, des amoureuses, un quatuor de Parisiens vieux comme nous (ils ont bu du Bordeaux, bien sûr). Joyeux brouhaha sans excès, service attentif et .... encore du monde dans la pièce à front de rue, qui fait bar et brasserie, lorsque nous prîmes congé ... passé onze heures du soir.

 

Pour que vous ne croyiez pas que l'office du tourisme local m’a soudoyé, ou que j’envisage de m’installer dans ce recoin d’Aveyron, j’ajouterai à l’intention des jeunes propriétaires qu’ils peuvent encore améliorer un tout petit détail, et à peu de frais : le verre à vin. J’aime en effet à boire dans des verres fins et d’un volume supérieur, surtout que les couverts et le gobelet à eau sont déjà du plus bel effet.

 

Oui, les vignerons sont des emmerdeurs

et moi plus que les autres.

Le vin est un complément aux bons repas : il les magnifie.

Son service ne doit selon moi pas reposer sur du bluff ou du décorum (décantation à la bougie, reniflage du bouchon

– tous les bouchons sentent le liège –

sabrage du Champagne etc ....)

mais sur le seul but à atteindre :

présenter le vin pour qu’il s’exprime au mieux.

 

 

On reviendra le plus vite possible.

 

 

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